René Magritte : biographie en 10 points essentiels

Rene Magritte

Publié le : 16 décembre 20205 mins de lecture

Il y a des artistes qui entrent dans l’histoire pour leur vie intense, qui semblent jaillir des pages d’un roman tellement ils sont pleins de rebondissements, de drames et de passion. Et puis il y a René Magritte, un homme élégant, comme beaucoup, éduqué, comme beaucoup, mais capable de transformer la réalité,  comme personne.

Un homme (apparemment) ordinaire capable de créer des chefs-d’œuvre extraordinaires, qui transforment la vie quotidienne en rêve. Parce que c’est le génie de Magritte, l’artiste qui nous a poussés à observer le monde avec des yeux différents, à être étonné de ce qui est apparemment banal, à creuser sous la surface pour découvrir que la réalité est beaucoup plus fascinante qu’elle ne l’est apparaît.

  1. René Magritte (1898 – 1967) était l’un des plus grands peintres de Belgique et l’un des plus grands représentants du surréalisme. Il est connu sous le surnom de  » le saboteur tranquille  » pour sa capacité à insinuer des doutes dans la réalité, représentant des sujets apparemment réalistes qui, cependant, surprennent par des détails mystérieux qui donnent à l’œuvre un sens nouveau et inhabituel.
  2. Une œuvre exemplaire de Magritte est La trahison des images(1929), une peinture dans laquelle une pipe est représentée avec une inscription « Ce n’est pas une pipe » car, en fait, c’est « l’image » d’une pipe: un jeu subtil sur des mots communiqués avec une image et une phrase.
  3. Malgré son approche apparemment ludique de la réalité, la vie de Magritte est entachée d’un terrible drame. En fait, sa mère s’est suicidée en se noyant dans la Sambre alors que René n’avait que quatorze ans. La femme a été retrouvée avec sa chemise de nuit enroulée sur sa tête, une image que le jeune Magritte n’oubliera pas facilement, la reproduisant dans certaines de ses œuvres les plus célèbres. Il faut dire que Magritte a toujours nié le lien entre ce type de représentation et l’affaire maternelle.
  4. La vie de Magritte ne présente pas de grands rebondissements. En 1916, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et en 1922, il épouse Georgette Berger, connue neuf ans plus tôt. Il gagne sa vie en travaillant comme graphiste, concevant des couvertures d’albums, des affiches publicitaires et des tapisseries.
  5. Sa vie change après avoir vu l’opéra Canto d’Amore de Giorgio de Chirico dans un magazine . C’est ainsi que Magritte décide de se consacrer à un art qui représente des idées et pas simplement « l’esthétique de la réalité ». En 1925, il réalise sa première œuvre surréaliste : Le Jockey perdu .
  6. En 1926, à vingt-huit ans, il rencontre Breton, théoricien et leader du mouvement surréaliste. Enthousiaste, Magritte tient sa première exposition personnelle à Bruxelles, mais est écourtée par la critique. Déçu, il s’installe à Paris avec sa femme en 1927.
  7. La période parisienne ne dure pas longtemps. La galerie La Cantaure à Bruxelles qui lui avait donné un contrat pour peindre à plein temps, a fermé et Magritte a été contraint de rentrer en Belgiqueet de reprendre son travail graphique pour gagner sa vie.
  8. Son style artistique a radicalement changé dans les années 40 avec la domination nazie. Pour s’échapper, Magritte et sa femme s’installent dans le sud de la France, à Carcassonne. Au cours de ces années, l’artiste crée des œuvres grossières, ironiques et naïves, à tel point que sa phase artistique est rappelée comme  » période vache(vache) ». C’était probablement un expédient avec lequel le peintre a laissé les horreurs de la guerre derrière lui. Inutile de dire que les critiques ne l’ont pas apprécié.
  9. Magritte a connu du succès dans les années 60. Une importante exposition au Museum of Modern Art de New York le consacre comme artiste en 1965, deux ans avant sa mort en 1967.
  10. Le nom de Magritte est devenu célèbre après les années 60, avec l’avènement de la culture pop. Le cinéma, la musique et la bande dessinée ont souvent fait référence aux œuvres de l’artiste belge: le groupe Jeff Beck choisit l’opéra La camera d’ascolto (1954) pour la couverture de l’album Beck-Ola (1964), tandis que le La couverture du numéro 41 de la bande dessinée Dylan Dog , intitulée Golconda , est clairement inspirée de l’œuvre homonyme du peintre, créée en 1953.

 

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