Tête blanche et rose de Matisse

Tête blanche et rose de Matisse

Publié le : 16 décembre 20207 mins de lecture

Henri Matisse naît le 31 décembre 1869 au Château-Cambrésis en France, fils d’un marchand de grains. Sa mère est peintre amateur. Après la guerre franco-allemande, en 1871, la famille déménage à Bohain-en-Vermandois où Matisse passe sa jeunesse. Ce sont les années de la Première Guerre mondiale où Henri Matisse décide de changer radicalement de style et de faire passer la géométrie au premier plan, en rendant la palette sombre, en utilisant des couleurs allant du vert au gris, au violet et au noir. Pendant cette période, en 1914, il réalise l’huile sur toile de 75 x 47 centimètres intitulée « Tête blanche et rose », conservée au Centre Georges Pompidou à Paris. 

Qui est Henri Matisse ?

Henri Matisse, né le 31 décembre 1869 au Château- Cambrésis et mort le 3 novembre 1954 à Nice, est un peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français. Figure majeure du XXe siècle, son influence sur l’art de la seconde partie de ce siècle est considérable par l’utilisation de la simplification, de la stylisation, de la synthèse et de la couleur comme seul sujet de la peinture, aussi bien pour les nombreux peintres figuratifs ou abstraits qui se réclameront de lui et de ses découvertes. Il fut le chef de file du fauvisme. De Pablo Picasso, qui fut son ami et le considérait comme son grand rival, à Andy Warhol qui « voulait être Matisse », tous les peintres du XXe siècle ont été confrontés à la gloire et au génie de Matisse. Il commence sa vie professionnelle comme clerc de notaire chez maître Derieux à Saint-Quentin4. À 20 ans, à la suite d’une crise d’appendicite, il est contraint de rester alité pendant de longues semaines. Grâce à son voisin et ami peintre amateur, Léon Bouvier, Matisse découvre le plaisir de peindre. Sa mère lui offre une boîte de peinture. Il réalise ses premières œuvres, plus particulièrement un Chalet suisse, chromo reproduit dans les boîtes de peinture en vente à l’époque, dont Henri Matisse peindra une copie, qu’il signera « Essitam ». Dès son rétablissement, tout en réintégrant l’étude, il s’inscrit au cours de dessin de l’école Quentin-de-La Tour destinée aux dessinateurs en textile de l’industrie locale. Il peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890. Peu après, il se rend à Paris. En 1892, Matisse rencontre Albert Marquet à l’École des Arts déco. C’est le début d’une amitié indéfectible entre les deux hommes qui échangeront par la suite une abondante correspondance. En 1895, Matisse s’inscrit à l’École des beaux-arts, dans l’atelier de Gustave Moreau. L’enseignement du maître encourage ses élèves à penser leur peinture, à la rêver, au-delà de la virtuosité technique. Matisse, comme ses condisciples, Georges Rouault, Léon Lehmann, Simon Bussy, Eugène Martel, Albert Huyot ou Henri Evenepoel, est stimulé par cette conception de la peinture et entend développer la sienne selon son individualité. Gustave Moreau, lors d’une correction, lui dit : « Vous allez simplifier la peinture ». Cette prophétie peut être considérée comme le programme esthétique de l’œuvre d’Henri Matisse.

Matisse et les autres artistes

C’est le moment où Matisse tente de s’engager, de partir avec ses amis Camoin et Puy. Demande refusée. De là, il s’installe avec sa famille à Toulouse, puis à Collioure, et c’est là qu’il entre en contact avec Juan Gris, un artiste madrilène qui, avec Georges Braque et Pablo Picasso, a contribué à la naissance du cubisme. Ici, Matisse trouve aussi des amis fauves. En outre, l’artiste a fréquenté le futuriste Gino Severini. En bref, ces rencontres ont influencé son art de ces années, qui s’est aplati en formes géométriques.

Matisse et le cubisme

Le cubisme remonte à une observation de Matisse faite devant le tableau « L’Estaque » de Georges Braque exposé au Salon d’Automne. C’est ainsi que l’expression « petits cubes » de Matisse est rapportée par le critique d’art Louis Vauxcelles, qui a été le premier à utiliser le terme de cubisme pour désigner le mouvement artistique d’avant-garde qui a débuté à Paris vers 1907. Dans les œuvres cubistes, le sujet est décomposé, analysé puis assemblé sous forme abstraite. Un espace vide ambigu se forme, qui caractérise ce mouvement artistique.

Le tableau Tête blanche et rose

Dans ce contexte est née cette œuvre de Matisse, « White and Pink Head ». La figure représente le portrait de sa première fille Marguerite, presque abstrait, que le peintre a réalisé à Paris en 1914, dans son atelier du Quai Sanint-Michel. Le tableau est caractérisé par ce visage géométrique, avec des traits noirs et un visage semi-coloré. Une partie est colorée en rose, l’autre en blanc. Au cou de la femme, il y a un collier avec un pendentif, le cou est gris, et on peut le voir à l’encolure de la chemise avec des rayures roses et violettes. Avec l’avènement de la guerre, l’art de Matisse prend également une tournure mélancolique et douloureuse. Ce furent des années très tristes pour le peintre, qui se sentait coupable de ne pas avoir participé activement, en combattant au front. L’artiste français est loin de sa famille, il poursuit une étude minutieuse du cubisme de Juan Gris et Pablo Picasso, qu’il transforme en créations schématiques aux formes géométriques et à l’utilisation de couleurs sombres. Le noir devient si chargé qu’il donne à la toile une lumière vibrante.

L’évolution de Matisse

C’est la période qui l’amène presque toujours à peindre sa femme Amélie et sa fille Marguerite. Puis, en 1916, il rencontre l’Italienne Lorette, qu’il commence à considérer comme sa muse inspiratrice. Une rencontre qui s’est avérée positive. C’est le moment où Matisse est à la recherche de lui-même, d’un nouveau style et d’une nouvelle personnalité. Le peintre ne se reconnaissait plus dans le fauvisme qu’il avait inventé, ni dans le cubisme qu’il avait approché, ni dans la passion qui le liait à Van Gogh. Ce furent des mois de grands bouleversements, mais ils ont été résolus grâce à la rencontre avec le modèle italien, même si au départ la relation de travail s’est avérée traumatisante. Nous passons progressivement à des niveaux d’harmonisation, laissant la place à de légères impositions. Dans la période de deux ans 1915-1917, Matisse a commencé à dépeindre ce qu’il avait observé lors de son voyage au Maroc : les Odalisques, par exemple.

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